« Crim’ Report » quotidien (1/4). Au cours d’une enquête de grande envergure menée par la police judiciaire, « Le Monde » a suivi le « Crim’Versailles », chargé d’enquêter sur toutes sortes de meurtres dans des départements dont quatre de la région parisienne.
Au départ, il y a un visage, un visage couvert de mèches brunes, un doux sourire, contrastant avec les traits effrayants des mains posées sur les hanches. Anaïs a l’exemple gagnant d’un jeune homme qui croit que tout sera bientôt possible, à 18 ans il quittera l’appartement où la photo est prise, devant les appareils de cuisine et le chauffe-eau, la télévision en fond sonore.
La scène suivante est figée à jamais dans la mémoire de ceux qui sont présents en ce jour du printemps 2021. Le corps presque nu d’Anaïs est allongé sur l’étagère orange des pompiers Les faux cils arrachent les paupières fermées. Dans ses oreilles brillent des diamants de cristal et deux grosses perles blanches, des bijoux. Autour de son cou, son collier cache mal les marques rouges d’étranglement. Au coin des lèvres, une tache de sang – l’impact d’un coup de poing – et des zones noires, signes de brûlure.
Il y a deux scènes et au milieu d’une grotte : un meurtre, une de ces émeutes de violence jugées par les criminels de la magistrature de police (PJ) de Versailles – les « Crim’ Versailles », comme disent ses représentants – tentent de payer attention à cela. convertie en vérité judiciaire. Derrière le meurtre, le fait qu’il y ait une victime, un ou plusieurs criminels, est un mystère, mais aussi la déchirure du social et la crise de l’unicité au cœur de la banalité. Cependant, « le mal est le mal », a été l’avertissement d’un des policiers. « Lorsqu’il s’agit du crime, on attend des policiers qu’ils travaillent sur des meurtres, des grosses personnes ou des réseaux spéciaux. En fait, tout va souvent mal. »
Lundi avril 2022, nous sommes maintenant dans la zone de service. Le commissariat, situé dans un bâtiment classé qui abritait autrefois les écuries de la Comtesse du Barry, impressionne par sa conception néoclassique et son aspect unique. Le contraste est saisissant avec le « bastion », la nouvelle capitale de la PJ parisienne, à une vingtaine de kilomètres, toute de verre et d’argent, au bout du chemin de lumière, près de la porte de Clichy. A Versailles, avec la vue imprenable sur le palais au bout de la rue, le poids de l’histoire se fait sentir. Voici le massacre le plus complexe des quatre départements de la grande couronne (Yvelines, Seine-et-Marne, Val-d’Oise, Essonne).
« Moi, je suis le chat noir »
Les fenêtres de La Crim’ donnent sur une cour arborée au troisième étage. En bas, l’antenne de l’agence de lutte contre les stupéfiants et, en haut, l’équipe de renseignement et d’intervention d’urgence (BRI) avec ses drapeaux à tête de tigre noir. C’est un ordre dans la maison autant que dans l’esprit : le meurtre est un problème plus grave que la drogue, mais moins populaire que le crime.Organisation et gestion de l’enlèvement, forces de sécurité de la BRI.
Il vous reste 87,44% de cette histoire à lire. Ce contenu est réservé aux abonnés.
Votre abonnement ne permet pas de lire cet article
Pour plus d’informations, veuillez contacter notre service commercial.