La France s’apprête à investir plus de 9 milliards d’euros dans le secteur spatial au cours des trois prochaines années, une enveloppe qui comprend une bonne partie des crédits déjà votés, a annoncé dimanche Elisabeth Borne lors du Congrès international d’astronautique (IAC) à Paris.
« Au total, la France s’apprête à investir plus de 9 milliards d’euros dans le spatial sur les trois prochaines années, pour la recherche et notre industrie spatiale », a déclaré le Premier ministre à l’ouverture de l’IAC, qui réunit jusqu’à jeudi plusieurs milliers de personnes. de représentants de la communauté spatiale mondiale.
Ces « gros » investissements s’inscrivent dans la stratégie spatiale définie par le président Emmanuel Macron en février dernier, a-t-il souligné.
« La première stratégie est de maintenir notre autonomie d’accès à l’espace avec l’Europe » et pour cela « nous avons besoin de moyens forts et d’une recherche de pointe », a défendu Mme. Borne, détaillant les ambitions pour les lanceurs (Ariane 6), la compétitivité industrielle, l’exploration, le climat et la défense.
L’enveloppe de 9 milliards d’euros comprend les crédits du volet espace du plan d’investissement France 2030 (1,5 milliard d’euros), ceux de la loi de programmation de la recherche votée jusqu’en 2030, les moyens « massifs » du Centre d’études spatiales du Cnes), ainsi que ceux de la loi de programmation militaire 2019-2025 (5 milliards d’euros).
Y figure également la prochaine contribution française au budget de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui sera votée lors de la conférence ministérielle de novembre à Paris. Le budget exact de la France sera déterminé à cette occasion, a précisé Matignon.
L’ESA a l’intention de demander à ses 22 États membres environ 18 milliards d’euros pour financer ses programmes au cours des trois prochaines années.
Le président du CNES, Philippe Baptiste, s’est félicité d’une « véritable ambition de l’Etat pour l’espace qui se matérialise par cette trajectoire », quantifiée. « C’est une enveloppe ambitieuse, avec près de 25% d’investissements supplémentaires sur les trois dernières années », a-t-il déclaré à l’AFP.
L’enveloppe délivrée par l’exécutif va « permettre à l’ensemble de l’écosystème spatial – Cnes, industrie spatiale et communauté scientifique – de trouver le moyen le plus efficace d’engager des crédits jusqu’à la fin de l’année », selon Jean-Marc Astorg, directeur de stratégie à l’agence Espace France.
Après son allocution devant des milliers de délégués, la Première ministre est allée à la rencontre des responsables du Cnes, hôte de l’IAC, ainsi que de l’astronaute français Thomas Pesquet.