L’agence de presse américaine AP conseille de ne pas écrire « le…

Par Sudouest.fr Publié le 27/01/2023 à 11:37

Jeudi, l’agence américaine Associated Press (AP) recommandait dans un tweet « d’éviter les étiquettes globales […] de type « y », comme les pauvres, les malades mentaux, les Français, les handicapés, les diplômés » . Les réponses ont été pleines après cette annonce

Plusieurs heures après sa publication par l’agence américaine Associated Press (AP), le tweet cumule désormais plus de 20 millions de vues, plus de 38 000 likes et plus de 17 000 retweets. La raison de ce conflit médiatique ? La demande de l’AP de ne pas utiliser l’article « le » rapporte désormais « Le Monde ».

Nous vous recommandons d’éviter les étiquettes générales en « y » qui sont souvent déshumanisantes telles que les pauvres, les malades mentaux, les Français, les handicapés, les diplômés universitaires. Au lieu de cela, utilisez le libellé comme des malades mentaux. Et vous ne devez utiliser ces descriptions que lorsqu’elles sont clairement pertinentes.

« Nous recommandons d’éviter les étiquettes en « y » trop larges et souvent déshumanisantes, comme les pauvres, les malades mentaux, les Français, les handicapés, les diplômés. Utilisez plutôt des mots comme personnes atteintes de maladie mentale. Et vous ne devez utiliser ces descriptions que lorsqu’elles sont clairement pertinentes. »

Le stylebook AP, qui sert à identifier les bonnes pratiques éditoriales, est généralement présenté comme la Bible des journalistes américains. Cette fois, sa recommandation n’a pas fait consensus.

Réactions en chaîne

De nombreux utilisateurs de Twitter se sont amusés à trouver de nouvelles façons de dire « le français », des « personnes qui souffrent de la francité » (C Barker) à « une personne assignée au français à la naissance » (Connor Scott-Gardner), en passant par « le croque -monsieur testeur » (Ben Collins).

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N’êtes-vous pas L’Associated Press ?

Certains un peu plus accablants, comme « N’êtes-vous pas L’Associated Press? » (Pete Woods), ou « Alors au lieu de ‘la classe dirigeante’ ou ‘les riches’, je devrais dire ‘les gens avec un complexe de cupidité’ ou ‘les gens moralement en faillite’? » (Johnny Akzam) est apparu, tandis que d’autres niaient plus directement le « wokisme » de l’agence américaine.

Pourquoi la mention des Français dans le Tweet ?

La plupart des utilisateurs ont fait part de leurs interrogations sur le choix de placer « les Français » dans le lot d’exemples sélectionnés.

Lauren Easton, vice-présidente des communications chez AP, a tenu à calmer le jeu en expliquant la décision dans un e-mail : « La référence au ‘français’, ainsi que la référence aux ‘diplômés’, est un effort pour montrer que » les « étiquettes ne doivent être utilisées pour personne, qu’elles soient traditionnellement stéréotypées comme positives, négatives ou neutres ».

Il était en effet compliqué de choisir des personnes non occidentales, pour éviter tout soupçon de racisme ou de colonialisme, ou d’anciens ennemis, comme le peuple allemand. Étant donné que les communautés polonaise et italienne elles-mêmes sont fortement représentées aux États-Unis, cela aurait également été gênant.

La francophobie en Tunisie, un outil de persuasion politique

« Sud Ouest » publie quatre reportages de journalistes africains issus du CEJIFAM (Certificat de Journalisme Francophone Innovant en Afrique Méditerranée) créé par l’association « Médias et Démocratie » dont « Sud Ouest est partenaire ». L’objectif de cette formation est de créer un centre d’excellence pour les journalistes africains à Tunis. Les quatre textes choisis nous parlent de la République centrafricaine, de l’Algérie, de Maurice et de la Tunisie.

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Le magazine Slate détaillait en 2011 « pourquoi les Américains détestent les Français », car malgré leur alliance, les deux pays semblent en réalité assez éloignés, et on constate des périodes de francophobie aiguë au tournant du millénaire. Lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, les méchants d’un film, censés être espagnols, avaient été remplacés par des français. De même, lors de l’élection présidentielle de 2004, George Bush Jr. a accusé son adversaire démocrate d’avoir « l’air français ».

Le désaccord franco-américain s’est atténué mais demeure à ce jour.

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