Lundi 16 mai à 20h30, la MJC Film Club et Ciné Millau vous proposent « Frost » (2017), un film de Sharunas Bartas, grand cinéaste, qui a mis la Lituanie sur la carte depuis le début des années 1990. cinéma.
2014 de Vilnius (Lituanie) au Donbass (Ukraine) : Un peu par coïncidence, après une décision hâtive, Inga et Rokas sont conduits dans une camionnette pleine de vivres et de vêtements pour les soldats ukrainiens défendant le territoire national contre les séparatistes russes. Ils n’ont qu’une vague idée du long et douloureux voyage qui les attend.
2013/2014 ; Sharunas Bartas : « Lorsque les problèmes entre l’Ukraine et la Russie ont commencé, la majorité des Lituaniens se sont sentis solidaires de l’Ukraine ; nous n’aurions jamais pensé qu’un tel conflit ouvert, qui ressemblait de plus en plus à une guerre, pouvait surgir ! Deux pays frères où les familles sont éparpillées de part et d’autre de la frontière ! †
La Lituanie a été sous occupation allemande (1941-1944) et soviétique jusqu’en 1990.
S. Bartas : « L’URSS a mis la Lituanie en cage. J’ai grandi dans cette prison… Rien n’a changé depuis 50 ans, c’était gris, la terre était grise ! Il n’y a pas une famille qui n’ait vu un de ses membres tué ou envoyé au goulag. En 1940, ils voulaient accéder à la mer Baltique, aujourd’hui avec l’occupation de la Crimée, la mer Noire est la cible. †
C’est l’histoire de mon pays et c’est aussi mon histoire, les deux sont liés.
Sur la ligne de front…

Rokas à propos des combats : « J’aurais honte de parler de ça et de ne pas avoir été à côté de ces gens… » Tous les soldats du film sont de vrais soldats que l’on rencontre au front.
S. Bartas : « Une fois arrivés là-bas, les séparatistes l’ont vite compris. Ils ont annoncé sur internet que des fascistes – ils appellent les Lituaniens fascistes parce qu’ils se battent pour leur indépendance et pour leur langue – étaient venus tourner un film de propagande anti-russe et qu’ils allaient être tués par des tirs de roquettes. †
Le cinéma de Sharunas Bartas…
Un cinéma d’émotions… « cette émotion aurait pu être décrite dans des paroles, mais chaque image me troublait profondément, le cinéma me paraissait être le seul moyen d’expression… l’émotion est tellement plus large que le mot… le cinéma est coincé dans ma vie »
Il travaille sans scénario, il garde toute son énergie pour les plans pour « trouver l’axe du cadre qui attirera l’attention du spectateur, l’axe créé par la composition… » Une source d’illumination, mais aussi de « torture » mentale .
Dans ses films « la parole est clandestine ; le silence y est vu plus comme une explication que comme un renoncement, une impuissance ; moins comme passivité que comme germination. Il s’oppose à l’arrogance du verbe. †
« Toutes ces images de ‘là-bas à l’est’, quelque part entre Sarajevo et Moscou, entre ‘guerre et paix’, entre aujourd’hui et il y a des siècles, Sharunas les capte avec une vigilance et une sèche générosité qui a su comprendre et traiter le monde d’avant sortir sa chanson.
Extraits de « Sharunas Bartas La grande solitude »